Comment est né ce projet ?
Donc à la base du projet Paranoid Paul, il y a la découverte du texte de Simon Diard, cette pièce de théâtre Paranoid Paul, You stupid little dreamer. Avec une écriture assez clinique, assez cinématographique. Et puis de l’autre côté, il y a la rencontre avec des jeunes comédiens et comédiennes que j’ai eu la chance de suivre en formation à la Manufacture.
Du coup, j’avais d’un côté ce matériau d’écriture sur le thème de l’adolescence, mais aussi avec beaucoup de systèmes de jeu. Et puis ces jeunes comédiens et comédiens qui étaient aussi un groupe, ce qui faisait pas mal de liens, entre la pièce et eux. Et j’ai eu très envie, très vite, de les réunir sur ce projet.
Qu’est-ce qu’il se passe sur scène ?
Alors sur le plateau, on a donc ce groupe d’adultes qui reviennent ensemble sur un moment traumatique de leur adolescence. Mais ils reviennent ensemble, un peu comme des enquêteurs, comme des scénaristes, voire comme des scientifiques. Parce que, en fait, eux, ils ont besoin de comprendre. Ils ont besoin de réponses, de trouver des réponses. Et en fait, ils vont faire un peu une sorte de reconstitution en se travestissant, en essayant de prendre la place des personnages manquants pour comprendre cet événement traumatique, qui est une disparition.
Et puis, il y a quelque chose qui me touche là-dessus, de tourner autour de l’adolescence qui est un moment je trouve très violent, très beau mais très violent, que ce soit en termes de découverte, en termes de prendre conscience de ce début de vie, de premiers pas dans la vie. Je trouve qu’on met beaucoup de pression sur les adolescents dans notre société. C’est un moment qui concentre beaucoup de choses, aussi beaucoup de découvertes qui nous accompagneront toute notre vie, notamment au niveau artistique, au niveau de nos goûts. J’ai eu beaucoup de plaisir de me replonger là-dedans avec toute l’équipe artistique.
Trois mots pour décrire le spectacle ?
En fait, quand je travaillais sur ce spectacle en amont, j’étais pas mal accompagné par une musique de Sébastien Tellier qui s’appelle L’amour et la violence. C’est une musique assez entêtante, une sorte de ritournelle. Et donc je trouve qu’une ritournelle avec l’amour et la violence décrit assez bien ce spectacle.