Nouveau cinéma libre

© Julie Folly

On se refait des toiles à la Maison Saint-Gervais près de 60 ans après la création du «Cinéma libre» dans ces mêmes murs. Fort de cet ADN et parce que la liberté artistique n’a pas de frontière, une série de films sera présentée en écho à quatre spectacles de la programmation 2024/25. Qu’ils soient cultes, réputés, voire oubliés, deux longs-métrages par spectacle apporteront un éclairage, un point vue inattendu ou un complément de lecture à chacune des pièces. Certaines projections seront accompagnées d’une présentation et d’une rencontre avec une personnalité liée à l’œuvre ou à la thématique de celle-ci. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, six autres films dans leur format d’origine (35mm) seront projetés lors d’un week-end événement au printemps. Le grand écran comme grand écrin!

Une proposition de Christophe Billeter

10 CHF pour voir tous les films

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Le programme 

Avec ou sans bill murray

Programmation ciné liée au spectacle Mais qui a donc tué Bill Murray plusieurs fois? – Marielle pinsard
  • Mardi 24 sept. 19h
    Three amigos de John Landis – échange avec Marielle Pinsard après la projection
  • Vendredi 27 sept. 19h
    Legal eagles de Ivan Reitman

La collection et ses objets filmiques

Programmation ciné liée au spectacle La collection – Collectif BPM
  • Mardi 26 nov. À 19h
    When a stranger calls de F.Walton, usa, 1979
  • Jeudi 5 déc. À 17h
    The kentucky fried movie de J.Landis, usa, 1977

De, écrit et tiré de l’oeuvre de marguerite duras

Programmation ciné liée au spectacle L’Amante anglaise – Emilie Chariot

Masculinités

Programmation ciné liée au spectacle Pauvres Garçons – Davide Brancato
  • Mardi 11 mars 19h
    The Wild One de László Benedek, États-Unis, 1953, 
  • Jeudi 20 mars 17h
    Lost Command de Mark Robson, États-Unis – France, 1966

Week-end évenement

Programmation en cours – six films dans leur format original – save the date
  • Samedi 5 et dimanche 6 avril

Avec ou sans Bill Murray

Programmation ciné liée au spectacle Mais qui a donc tué bill murray plusieurs fois? – Marielle pinsard

Agenda

Mardi 24 sept. 19h – Three Amigos de John Landis – échange avec Marielle Pinsard après la projection
Vendredi 27 sept. 19h – Legal Eagles de Ivan Reitman

  • Three amigos (Trois amigos !) de J.Landis (USA, 1986, 103’) avec Steve Martin, Chevy Chase, Martin Short
    Trois acteurs de cinéma muet jouant les justiciers sont contactés par des villageois mexicains qui les prennent pour de vrais héros et qui veulent mettre fin aux agissements de hors-la-loi les terrorisant.
     
    Le film, écrit par Steve Martin en 1980, a connu de multiples rebondissements de production. Si Steve Martin a toujours été prévu dans le rôle du leader, il devait initialement être accompagné de Dan Aykroyd et John Belushi (alors les stars des Blues Brothers). Puis, en 1981, Steven Spielberg est intéressé par le projet avec au casting Bill Murray et Robin Williams pour accompagner Martin. Clairvoyant, Spielberg préférera réaliser E.T. C’est finalement John Landis (encore les Blues Brothers) qui mettra en scène le film avec Chevy Chase reprenant le rôle dévolu à Murray et Martin Short celui de Williams. Bien vu, l’alchimie entre les trois fonctionne à merveille, aucun ne prenant l’ascendant comique sur les autres. Une alchimie qui, 35 ans plus tard, marche encore entre Steve Martin et Martin Short, les deux protagonistes mâles de la série Only Murders in the Building à l’humour pas si éloigné de Three Amigos.

 

  • Legal eagles (L’affaire Chelseau Deardon) d’Ivan Reitman (USA, 1986, 116’), av. Robert Redford, Debra Winger, Daryl Hannah
    L’assistant d’un procureur et une avocate enquête dans le monde de l’art new-yorkais, qui se révèle dangereux, dans le cadre d’une affaire de vol de tableaux.
     
    Le film devait réunir Dustin Hoffman et Bill Murray, rappelant ainsi les grands duos hollywoodiens (Tony Curtis-Jack Lemmon ou Jerry Lewis-Dead Martin). Déçus par le script, les deux acteurs quittent le projet laissant le réalisateur Ivan Reitman (fort du succès de Ghostbusters, son précédent film) changer radicalement le ton du film. Il opte donc pour une comédie romantique caustique et engage Robert Redford (qui reprend le rôle d’Hoffman) et Debra Winger (qui reprend celui de Murray). Legal Eagles est l’un des rares cas où le départ de Murray modifie intégralement le projet. On peut même se demander si le film n’a pas gagné en qualité sans ses deux acteurs initiaux, le duo Redford-Winger fonctionnant aussi bien que son modèle revendiqué (le duo Spencer Tracy-Katharine Hepburn).

La collection et ses objets filmiques

Programmation ciné liée au spectacle La Collection –La soirée diapo et le roman photo

Agenda

Mardi 26 nov. À 19h – When a stranger calls de F.Walton, usa, 1979
Jeudi 5 déc. À 17h –The kentucky fried movie de J.Landis, usa, 1977

  • When a stranger calls de F.Walton, usa, 1979
    Une jeune baby-sitter se fait harceler au téléphone par un psychopathe qui lui répète inlassablement : « Êtes-vous allé voir les enfants ?».

    Histoire simple, effet maximum. Remake de son court métrage The Sitter tourné deux ans avant, Fred Walton livre avec When a Stranger Calls un grand film d’angoisse hitchockien sans autre effet qu’un long suspense. Il développe aussi la matière de son court en ajoutant une prolongation (que sont devenus la babysitter et le psychopathe?) permettant à ses personnages d’exorciser leurs traumatismes. Le film devient dans sa deuxième partie un thriller psychologique qui détonne dans le cinéma américain des années 1970 plus porté sur une efficacité coup de poing. Evidemment, les trente premières minutes restent les  plus marquantes. A tel point que ce sont elles qui sont évoquées dans la pièce « La Collection » pour représenter le téléphone, ici instrument de danger et de mort.

 

  • The kentucky fried movie de J.Landis, usa, 1977
    Série de sketchs parodiant une journée de programmes télévisés américains.

    Dans « La Collection », les personnages regardent avec exaltation Jaws (Les Dents de la Mer) à la télévision. Pour toute une génération, le petit écran a amené son lot de rendez-vous indispensables (le film du dimanche ou du lundi soir, les dessins animés hebdomadaires, les émissions de variétés du samedi,…) dont on parlait le lendemain dans la cour de récréation pour les petits ou devant la machine à café pour les grands. Neuf ans avant Three Amigos (présenté le 24 septembre), John Landis mettait en scène une suite de séquences caricaturant les programmes américains (reportages, spots publicitaires, bandes-annonces, films, etc.) dans ce long métrage écrit par Zucker-Abrahams-Zucker, le trio déjanté qui réalisera trois ans plus tard Airplane ! (Y’a-t-il un Pilote dans l’Avion?). Avec un certain mauvais goût, excusé par son délire continuel, le film montre l’absurdité d’un monde envahi par l’image (symbolisé par un sketch pastichant 1984 d’Orwell) qu’il ne faut pas prendre au sérieux.

Marguerite Duras

Programmation ciné liée au spectacle L’Amante anglaise d’Emilie Charriot

Touche à tout, Marguerite Duras a fait exploser les codes des arts littéraires, théâtraux et cinématographiques. Représentante d’une littérature exigeante, elle a, étonnamment, aussi inspiré des films à grand spectacle.

Agenda

28 janvier 2025, 19h. La musica de Marguerite Duras et Paul Seban
Entretien avec Marguerite Duras
30 janvier 2025, 17h. L’amant de Jean-Jacques Annaud
Bande annonce

  • La musica de Marguerite Duras et Paul Seban (France, 1967, 80’) av. Delphine Seyrig, Robert Hossein, Julie Dassin
    Une femme est intriguée par un homme qui va retrouver sa future ex-épouse afin d’entériner le divorce avec cette dernière.

Adaptation de la pièce de théâtre du même nom, La musica est le premier long métrage de Marguerite Duras. Co-réalisé par Paul Seban – qui apporte son expertise technique – le film permet de découvrir une autrice qui cherche encore sa voix à travers le 7e art. L’idée de base de la pièce – et du film – est de dynamiter les histoires mélodramatiques avec leur lot de trios amoureux. Après Alain Robbe-Grillet, Duras propose un nouveau pendant cinématographique au « Nouveau roman ».  Outre Delphine Seyrig, muse et alter ego de Duras au cinéma, le film compte comme acteur Robert Hossein, comédien puis metteur en scène de théâtre devenu réalisateur de cinéma. Un autre double de l’autrice à la carrière tout aussi multiple.

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  • L’amant de Jean-Jacques Annaud (France-Royaume-Uni, 1992, 115’) av. Jane March, Tony Leung Ka-fai, Melvil Poupaud
    Une femme âgée raconte son adolescence en Indochine, ses rapports familiaux et, principalement, son amour.

L’amant clôt la tétralogie d’auteurs cultes adaptés par Jean-Jacques Annaud (après La guerre du feu d’après J.-H. Rosny aîné, Le nom de la rose d’après Umberto Eco et L’ours d’après James Oliver Curwood). Il s’agit surtout de sa première adaptation d’une autrice, qui plus est un monument célébré de la littérature française. Les rapports entre Duras et le réalisateur n’ont pas été commodes ce qui a, hélas, cautionné un certain dédain du film par les amateurs de l’écrivaine. Il est vrai qu’Annaud que sa version du roman est portée par un souffle cinématographiques digne d’un David Lean. Une vision opposée aux démarches formelles de Duras réalisatrice. Il ne faut pourtant pas bouder son plaisir devant cette grande fresque qui a révélé l’excellente Jane March dans le rôle de Duras jeune.

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Masculinités

Qu’attend-on d’un homme ? Force et virilité et répondre aux injonctions d’imageries emblématiques. Comme celle du motard en cuir de la contre-culture nord-américaine et celle du soldat viril qui reste intègre au milieu du combat. Deux des nombreux diktats virilistes véhiculés par le cinéma.

AGENDA

Mardi 11 mars 19h – The Wild One de László Benedek
Jeudi 20 mars 17h – Lost Command de Mark Robson

  • The Wild One (L’ÉQUIPÉE SAUVAGE) de László Benedek (États-Unis, 1953, 75’) av. Marlon Brando, Lee Marvin, Mary Murphy

    Les B.R.M.C. forment une bande de motards semant la terreur dans les petites villes qu’ils traversent.

    Après avoir interprété Zapata l’année précédente, Marlon Brando devient iconique en motard dans The Wilde One. Outre grâce à sa présence quais débordante, le film est rentré dans l’histoire du cinéma à plus d’un titre. Il s’agit du premier film centré autour d’une bande de motards sans foi ni loi qui deviendra un genre à part les années suivantes (grâce à la bienveillance du producteur Roger Corman). C’est aussi l’un des deux films (l’autre étant Death of a salesman d’après Arthur Miller en 1951) qui a permis au réalisateur de rentrer dans la légende du cinéma. Les cinéastes reconnus comme essentiels grâce à deux œuvres sont suffisamment rares pour donner un coup de chapeau à celui-ci.

 

  • Lost Command (LES CENTURIONS) de Mark Robson (États-Unis – France, 1966, 129’) av. Alain Delon, Anthony Quinn, Maurice Ronet
    Durant la guerre d’Algérie, un groupe de parachutistes français revenant d’Indochine doit rester soudé malgré les dissensions de ses membres.
      
    Adaptant, heureusement librement, le roman pro-colonial de Jean Lartéguy, Les centurions est l’une des premières superproductions à traiter de la guerre d’Algérie, thème réservé à l’époque à René Vautier et Jean-Luc Godard. Le film est un pur produit des années 1960 : film de guerre impressionnant, casting international, sujet d’actualité. Le réalisateur Mark Robson, venu des films de série B s’est, petit à petit, imposé comme un cinéaste tirant le meilleur de ses budgets. Le brillant casting va dans tous les sens : Anthony Quinn interprète un colonel français inspiré du général Bigeard alors que George Segal et Claudia Cardinale incarnent des algériens. Reste les frères ennemis du cinéma français, Alain Delon et Maurice Ronet, qui jouent, six ans après Plein soleil, des antagonistes avec une vraie maestria.

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