Penser l’émancipation | Théories, pratiques et conflits autour de l’émancipation humaine
Le réseau Penser l’émancipation réunit des chercheurs et chercheuses, des éditeurs et éditrices, des acteurs et actrices du mouvement social et du monde de la culture provenant de France, de Belgique et du Canada. Ensemble, nous entendons contribuer à développer dans le monde francophone, un espace de réflexion et de discussion ouvert et respectueux des différences, sans pour autant se départir du débat et de la confrontation. Il s’agit pour nous de permettre aux recherches et élaborations théoriques, comme aux pratiques sociales, de participer à l’émergence d’une politique d’émancipation riche, exigeante, et à même de répondre aux défis du temps présent.
Mercredi 2 mars à 20h au 3ème étage, rencontre avec Sophie Béroud et Martin Thibault* autour de leur livre En luttes ! Les possibilités d’un syndicalisme de contestation (Paris, Raisons d’agir, 2021).
Le mouvement des Gilets jaunes, d’abord éloigné des syndicats, est un révélateur inattendu de leurs difficultés. Englués dans le « dialogue social », incapables de faire plier les gouvernements successifs, pris dans des enjeux de rivalités internes, ils peinent à élargir leur base sociale et à peser sur les mobilisations.
Depuis près de trente ans une organisation, les SUD, devenus Solidaires, développe des pratiques plus horizontales et démocratiques et affirme le retour d’un syndicalisme de contestation. Elle rencontre toutefois des obstacles imprévus : comment peser sans s’institutionnaliser ? Comment réussir à servir davantage les intérêts immédiats des salarié·e·s sans devenir des professionnels du syndicalisme et en rabattre sur la radicalité du combat ?
Pour éclairer ces transformations profondes, ce livre s’appuie sur une enquête sociologique au long cours qui retrace l’enthousiasme et l’âpreté de parcours militants en les resituant dans les grands mouvements sociaux des 20 dernières années. Au-delà du cas de Solidaires, il témoigne de la capacité des organisations syndicales, confrontées à un monde du travail de plus en plus fragmenté et dérégulé, à rendre aux conflits salariaux un rôle moteur et œuvrer ainsi à des revendications plus larges d’émancipation et de transformation politique.
* Sophie Béroud est professeure de sciences politiques à l’université Lumière Lyon 2. Domaines de recherche : syndicalisme, mobilisation et organisation des précaires, grèves et conflits de travail. Elle a aussi publié, en collaboration avec Baptiste Giraud et Karel Yon, Sociologie politique du syndicalisme, 2018.
* Martin Thibault, maître de conférences en sociologie à l’université de Limoges. Domaines de recherche : le monde ouvrier, les classes populaires, le militantisme et l’engagement syndical. Il a aussi publié Ouvriers malgré tout. Enquête sur les ateliers de maintenance des trains de la Régie autonome des transports parisiens, 2013.
→ Entrée libre sur réservation, par mail à plegeneve@gmail.com