Penser l’émancipation | Théories, pratiques et conflits autour de l’émancipation humaine
Le réseau Penser l’émancipation réunit des chercheurs et chercheuses, des éditeurs et éditrices, des acteurs et actrices du mouvement social et du monde de la culture provenant de France, de Belgique et du Canada. Ensemble, nous entendons contribuer à développer dans le monde francophone, un espace de réflexion et de discussion ouvert et respectueux des différences, sans pour autant se départir du débat et de la confrontation. Il s’agit pour nous de permettre aux recherches et élaborations théoriques, comme aux pratiques sociales, de participer à l’émergence d’une politique d’émancipation riche, exigeante, et à même de répondre aux défis du temps présent.
Mercredi 6 avril à 20h au 3ème étage, conférence de Gilbert Achcar* : Guerre d’agression russe en Ukraine : Les leçons de la Syrie.
Il y a des analogies entre l’intervention de l’impérialisme russe en Syrie et en Ukraine. Des exilés de Syrie à Montreuil en ont tiré 10 leçons que nous résumons :
Écouter la voix des personnes concernées qui vivent la guerre et luttent pour les libertés démocratiques et la justice sociale.
Se méfier des approches géopolitiques qui ne voient que la rivalité des blocs et oublient les luttes populaires sur le terrain.
Exiger un accueil sans discrimination de tous/toutes les réfugié·e·s.
Se méfier des médias dominants qui présentent les peuples sous les bombes comme des victimes qui ne peuvent parler que de leurs souffrances.
Ne pas faire des pays occidentaux l’Axe du bien. Ils ont fondé et fondent toujours leur puissance sur le pillage des ressources de nombreux peuples.
Combattre tous les impérialismes en rejetant le campisme, une doctrine qui consiste à soutenir un camp impérialiste contre un autre.
Ne pas rejeter dos à dos la Russie, responsable d’une guerre impériale contre-révolutionnaire et le peuple ukrainien qui défend ses droits et ses libertés.
Comprendre que la société ukrainienne est travaillée par des intérêts différents. L’extrême droite existe, mais elle n’a recueilli que 4% aux dernières élections.
Soutenir avant tout la résistance populaire et son auto-organisation en Ukraine et en Russie.
Construire un nouvel anti-impérialisme par en bas, c’est-à-dire lier entre elles les révoltes pour l’égalité dans le monde entier.
* Gilbert Achcar est professeur de sciences politiques à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres, collaborateur du Monde diplomatique et auteur de nombreux ouvrages sur le Moyen-Orient, dont Le peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe, 2013 et Symptômes morbides, 2016.
→ Entrée libre sur réservation, par mail à ple.geneve@gmail.com