Quatre jeunes adultes s’appliquent à faire ce qu’on leur a dit, comme «il faut», comme «on devrait». Écrasés par les carcans, la pression sociale et le regard des autres, ils n’arrivent rien à construire ensemble. Impuissants à trouver leur relation propre avec le monde qui les entoure, incapables de s’écouter, ils tentent de s’affranchir des normes pour retrouver peu à peu leur liberté. Comme un besoin irrépressible de sentir la vie à tout prix. Car ils ne savent rien faire d’autre. Car ils ne savent rien faire d’autre que suivre la lumière. Et c’est comme pour combler ce vide au creux de leur ventre. Et c’est comme pour être heureux, un peu. Et ils sont comme les papillons la nuit qui, aveuglés par la lumière artificielle, perdent leur route. Et ils dansent dansent dansent à en mourir.
Intentions de mise en scène
Notre idée était de mettre en scène quatre adultes incapables d’accomplir la tâche qu’on leur a donné. Aussi simple qu’elle puisse paraître de prime abord, la subjectivité de chacun fait qu’ils n’arrivent pas se parler, se comprendre. C’est la notion d’être ensemble qui est ici tenté ouverte et décortiquée dans ce spectacle. Comment être ensemble? Quelles sont les manières d’être ensemble dans un monde qui opprime, qui condamne et dont les diktats sociaux, familiaux, culturels sont incarnés partout?
Le choix du puzzle comme élément de scénographie vient d’une volonté d’avoir une machine à jouer pour les interprètes pour apporter de l’aléatoire au plateau dans une partition extrêmement tenue. Avec ce casse-tête et sa part d’imprédictibilité, l’image contraste ainsi avec le son, les voix des interprètes qui vivent et nous racontent l’histoire. L’image et le son sont donc travaillés de manière séparée et le spectateur reconstitue dans son esprit l’histoire dans sa propre subjectivité.
– Sarah Eltschinger