Qui part à la chasse…
Qui part à la chasse perd sa place.
Il va être question de chasse, et de grands espaces fantastiques et surprenants.
Il va aussi être question de se retrouver au retour avec quelqu’un assis dans le salon à sa place… « Au fond, j’avais perdu ma place, mais de la place, je n’en manquais pas ! »
Dans une famille, ces thèmes pourraient faire allusion à l’arrivée d’une petite soeur ou d’un petit frère ; au niveau de la société, ils évoqueraient notre capacité à accueillir les nouveaux venus.
L’histoire de Farwest
Qui va à la chasse perd sa place ! Ce matin-là, il faisait beau. J’ai annoncé : je vais à la chasse ! Et je suis sorti en saluant Jeff et Jim, suivi de mon chien Jonas. De retour à la maison, j’ai poussé la porte. Quelqu’un avait pris ma place ! Ça n’a pas été facile, il a fallu que je m’habitue. Mais finalement, il était sympa. Et lui aussi a eu envie de partir…
Dans cette histoire qui ressemble à une partie de chaises musicales, il s’agit de céder une partie de sa vie à des inconnus sans pour autant disparaître.
Note de mise en scène
J’ai été élevé dans une culture de l’accueil inconditionnel, où l’autre, le nouveau, était forcément une chance et une bonne nouvelle. Enfant unique jusqu’à mes 18 ans, je n’ai pas eu à affronter l’arrivée de ma soeur et à subir le détournement de l’attention de mes parents.
Depuis ma vie d’adulte, je dois me faire à l’idée que ce sentiment n’est pas partagé par tout le monde, loin de là…
Alors Farwest me permet, avec espièglerie, d’analyser les processus qui peuvent créer de l’inconfort, voire de la peur ; mais aussi la joie de pouvoir créer de nouvelles relations, et et la chance de profiter des écarts de point de vue pour se remettre en question.
Pour ce deuxième spectacle jeune public / tout public, il va s’agir dans un premier temps de créer l’espace mystérieux d’un milieu naturel dans lequel on espère faire une bonne prise.
La chasse, dans notre spectacle, c’est plutôt une course-poursuite dans le visible et l’invisible, où l’on est tantôt la proie, tantôt le poursuivant. C’est aussi intervenir déjà dans le territoire d’autres espèces, avec elles.
Dans un deuxième temps, il va s’agir pour notre personnage, de retour dans l’espace domestique, de se confronter à l’arrivée d’un·e inconnu·e qui va se couler dans ses propres habits, ses relations, ses habitudes – mais comme en décalé, en introduisant aussi certaines nouveautés.
À la manière d’un avatar de soi-même, qui pourrait offrir l’occasion de se voir à distance pour faire un constat sur sa vie, et de voir aussi les choses inexplorées qui sont à sa portée.
Scénographie, lumière, musique, costumes
Avec Florian Leduc et Diane Blondeau, l’idée est de reprendre l’intensité des couleurs du livre, mais aussi son style en crayonnage.
Nous souhaitons également utiliser l’animation par projection à la manière de William Kentridge – une référence utilisée pour l’animation du clip de la chanson du livre – pour créer de la vitesse, des changements de paysage et des pertes de repères.
Pour la musique, Louis Schild s’est proposé de créer l’environnement sonore de la chasse, mais aussi des instrumentaux pour des chansons écrites en plusieurs langues avec les acteurs à l’occasion des scènes dans la maison.
Severine Besson, pour les costumes, est celle qui a lu le livre en premier et qui nous l’a passé de proche en proche. Elle s’est déjà emparée avec enthousiasme de l’approche du livre comme point de départ pour créer des dessins et des costumes (ci-dessous, une première ébauche volontairement très proche du livre qui va petit à petit prendre la bonne distance).
— Aurélien Patouillard