Le Cheval qui peint

Tout est dit dans le titre: les Old Masters troquent leur peau humaine pour se glisser dans l’enveloppe d’un cheval de troi(e)s, avec sabots et pinceaux. La fabrique d’un corps hippique, tel est le nouveau projet épique de l’équipe, composée par Sarah André, Marius Schaffter et Jérôme Stünzi.
En co-habitant dans le même costume, un trio d’interprètes se place à l’exact point de bascule entre le genre humain et le genre animal, parant leur nouvelle entité d’attributs composites, empruntés à l’un comme à l’autre. Comment cet être hybride, passionné d’art et de peinture va-t-il satisfaire son besoin de liberté et de grands espaces à fendre au galop? Comment va-t-il nous dessiner, nous représenter? Quelle nouvelle perception du monde, cette humanité glissée dans la Bête va-t-elle développer? Un changement de paradigme nous attend, crinière au vent, chargé de la fantaisie visuelle que les Old Masters donnent aux objets avec lesquels ielles composent sur scène, en véritables partenaires de jeu.
Poursuivant avec un ludisme décalé, un goût immodéré pour la recherche philosophique, une naïveté assumée et un sens prononcé de la picturalité, leur exploration de l’acte créatif, le trio interroge ici jusqu’au renouvellement du désir qui y conduit.