At The End You Will Love Me

Pour comprendre un ami musicien déclaré tour à tour « schizophrène » ou « border-line », et face à l’inefficacité des traitements psychiatriques classiques, Caroline Bernard part en quête d’alternatives depuis le Dialogue ouvert récemment importé en Suisse jusqu’aux pratiques du jeûne thérapeutique au bord du lac Baïkal en Sibérie. Sur sa route, elle rencontre de nombreuses personnes inspirantes, engagées, prêtes à inventer de nouvelles définitions autour de la santé mentale, prêtes à subir et à affronter les failles du système psychiatrique, prêtes à sortir des rails. Cette (en)quête sur l'(im)possible guérison tente de dessiner des voies singulières où n’est pas toujours malade celui qui est désigné et où l’incurable n’est pas synonyme de fatalité.

Sur scène, dans le soleil qui se couche sur la ville de Genève, une polyphonie de(s) voi(es)x raconte l’(en)quête menée face à cette « maladie déclarée incurable ». Par la musique, Joell Nicolas (alias Verveine) ouvre des voix(es)x, claires, brouillées, hypnotiques, où les personnages des images sont dans le même temps les narrateurs présents. Le tout devient une expérience sensible et immersive, dans laquelle le dispositif performatif semble opérer des passages à l’acte répétés, comme autant de tentatives de préserver le contact avec ceux qui nous échappent. Tentatives brutales, festives, apaisées, désespérées… Il faut tenir bon, ne pas rompre le lien.

En hommage à David Collin, un producteur, un ami, un poète.